Chimie Feu vert de Bruxelles pour le rachat de Syngenta par ChemChina
L’autorisation de Bruxelles est assortie d’une condition : la cession d’une partie de l’activité de produits phytosanitaires en Europe de ChemChina.
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La Commission européenne a autorisé mercredi le rachat du suisse Syngenta par ChemChina, posant toutefois comme condition la cession d’une partie de l’activité de produits phytosanitaires en Europe du géant chinois de la chimie.
Ce feu vert n’est pas une surprise. Il survient juste après celui mardi de la Commission de la concurrence américaine (FTC) qui avait réclamé la vente de trois pesticides appartenant à Syngenta pour le marché aux États-Unis. Sont ainsi concernés l’herbicide paraquat, l’insecticide abamectin et le fongicide chlorothalonil. Ces trois marques appartiennent à Syngenta et la fusion avec ChemChina donnerait aux deux groupes une position dominante sur le marché américain car ChemChina en contrôle les versions génériques par le biais du groupe israélien Adama.
« Il importe pour les agriculteurs et, en fin de compte, pour les consommateurs européens, que la concurrence soit effective sur les marchés des pesticides, même après le rachat de Syngenta par ChemChina », a souligné la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, citée dans un communiqué.
« ChemChina a proposé d’importantes mesures correctives, qui répondent pleinement à nos préoccupations en matière de concurrence, ce qui nous a permis d’autoriser l’opération », a-t-elle ajouté.
Il y a une semaine exactement, Syngenta avait indiqué espérer boucler sa fusion avec le groupe chinois d’ici à l’été.
En février 2016, ChemChina, groupe étatique chinois, avait dévoilé son offre de 43 milliards de dollars (39,9 milliards d’euros au taux actuel) pour s’emparer de Syngenta, soit la plus grosse opération jamais lancée par un groupe chinois à l’étranger.
Deuxième feu vert en une semaine
C’est le deuxième feu vert en moins de dix jours que Bruxelles donne à une opération d’envergure de fusion dans la chimie : lundi dernier, la Commission européenne avait autorisé l’union des géants américains Dow et DuPont, qui donne naissance à un mastodonte pesant 130 milliards de dollars en Bourse. Cette fusion attend toujours l’accord des autorités de la concurrence américaines.
Une troisième opération, le rachat de l’américain Monsanto par l’allemand Bayer pour 66 milliards de dollars, ne lui a pas encore été officiellement notifiée, mais sera aussi soumise à son contrôle.
Ce mouvement de concentration dans la chimie inquiète nombre d’ONG, qui estiment qu’il pourrait exacerber les problèmes causés par l’agriculture industrielle, en accroissant le contrôle du secteur par les multinationales, en restreignant le choix des agriculteurs ou encore en freinant celui des consommateurs.
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